
Hier j’ai pu assister à la première générale de « Qui est Monsieur Schmitt ? » Je vous l’avais recommandé sur base des CV des comédiens et de l’expérience, de la relation que j’ai avec Fabrice Jack, le producteur (Les Productions à la WANNA GAIN)
Eh bien je ne me suis pas trompé. La pièce est déjà quasiment sur les rails et elle va vous retourner.
C’est ce que j’aime au théâtre, nous savons tous que nous ne vivons pas une véritable aventure, qu’il s’agit d’une fiction et qu’elle nous est racontée, jouée, mais quand la pièce vous fait oublier tout ce qui est autour de vous, tous le reste, quand elle vous prend et que vous vous projetez à la place du personnage principal en vous disant… « et si !a m’arrivait » et « si je ne pouvais plus compter sur les personnes autour de moi… » et 15 minutes plus tard vous vous demandez l’inverse… et tout cela crescendo, sans cesse être pris aux tripes, sans cesse être retourné et puis retomber en point suspendus, tendance liberté et absurdie… sur un des plus beaux plantés / récoltés que j’ai entendu au théâtre ces 5 dernières années (simplement car cela fait 5 ans que je peux plus me consacrer à cette passion plus intensément)

Alors pour être tout à fait juste, j’avais envisagé une autre fin, mais je ne vous en dis pas plus, si ce n’est de bien prendre le temps d’entendre et de comprendre les derniers mots de la pièce… il y a là une poésie du doute et pour moi ces mots, sont la vraie fin pas celle jouée quelques instants avant, mais vous m’en direz plus si vous y allez, Guy, le metteur en scène me disait que la question était ouverte sur d’autre représentations et que parfois la fin change, que lui avait préféé garder le premier jet, la fin originelle de l’auteur. Je comprends sans souci et respect de cette volonté de ne rien « trahir ».
Je voudrai justement saluer ici la performance de Guy, Guy Robert et d’Annick Jelen une performance commune, un duo qui est juste parfait. On est directement pris dans l’histoire, alors c’est certain que le texte et l’auteur y sont pour quelque chose, mais les deux comédiens sont des parfaits résonnateurs de tout ce que le texte et les dialogues, les situations comportent de surréalistes et décalés. Un très grand bravo aussi à Léna Mailli policière qu’il ne vaut mieux pas croiser même si elle a un côté plus sympathique mais bien caché, à Jude Kita (impassible et qui en jette, tout à fait dans le mood de son rôle), et enfin, une mention spéciale au toubib insupportable jouré par Fabrice Jack qui sort de sa zone de confort. Enfin je voualis dire que le fait que cette troupe flexible, taillée, adaptée pour chaque pièce me semble bien partie pour se produire en tournée, un concept malin, flexible, signé par Fabrice et qui, sans doute, aura un bel avenir. Il est rare de voir des productions quasiment SODL OUT avant la première, Fabrice arrive à ce niveau et surtout, surtout, une fois une de ses productions vues, on a hâte d’en voir d’autre. Longue vie à la flexi-troupe « A la Wanna Gain Productions ».
On est pris jusqu’au bout.
Qui est Monsieur Schmitt : une pièce de Sébastien Thiry, Mise en scène : Guy Robert. Comédiens : Guy Robert, Annick Jelen, Léna Mailli, Jude Kita, Fabrice Jack qui est également le producteur via les productions « À la Wanna Gain »… régie : Benjamin VdS, premières au Théâtre Le Poche de Charleroi